
Suite à un sinistre important, l’expert peut décider de lancer une procédure VGE (véhicule gravement endommagé). 💥🚙 La voiture est l’objet d’investigations approfondies et il est décidé si elle peut être réparée ou si elle doit être considérée comme « techniquement non réparable » (TNR).
On s’en doute bien, ce classement en TNR obéit à des critères précis. Or ceux-ci viennent d’être mis à jour. C’est M. Jean Pechinot, expert-consultant en assurance automobile, qui a attiré mon attention sur ce fait. Un texte publié au JO en mai dernier, en effet, est venu étoffer le précédent arrêté qui était en vigueur depuis 2009.
➡️ Des précisions sont apportées au sujet des cas d’immersion. Ce n’est plus la seule submersion du tableau de bord qui compte, mais aussi celle des éléments électroniques de commande et de sécurité, ainsi que des batteries (souvent en partie basse…). 🌊
➡️ Est introduite une mention des systèmes d’aide à la conduite, dont la « transformation irréversible » implique l’irréparabilité du véhicule.
➡️ Un ensemble de nouveaux éléments (moyeux, disques de frein, batterie de puissance, réservoirs à carburant) ont été ajoutés à la liste des déficiences et étendent ainsi les motifs de mise au rebut.
On observe donc deux tendances à l’œuvre. D’une part, un renforcement des exigences de sécurité. 🛡️ D’autre part, une prise en compte des évolutions technologiques intervenues ces 15 dernières années. L’essor des équipements électroniques, des nouveaux dispositifs de sécurité et l’arrivée de la voiture électrique justifient ces changements de réglementation.
Or cette vulnérabilité accrue se conjugue avec d’autres facteurs qui limitent également les possibilités de réparation. J’en ai traité dans le cadre de précédents posts, on peut citer :
➡️ l’inflation qui touche le marché des pièces de rechange ;
➡️ la sophistication toujours plus grande des équipements, de plus en plus chers et difficiles à remplacer ;
➡️ les nouvelles méthodes de conception et de production (giga-casting) ;
➡️ les obstacles techniques et économiques au remplacement des batteries de VE.
Au mois d’avril, c’est l’association HOP - Halte à l'obsolescence programmée qui reprenait de tels arguments en vue d’alerter sur les risques d’un devenir jetable de l’automobile. [1]
Et d’appeler les pouvoirs publics à prendre une série de mesures contraignantes pour les constructeurs ⚔️ : mise en place de normes européennes de réparabilité des batteries, création d’un indice de réparabilité intégré au passeport du véhicule, extension à 10 ans de la garantie légale de conformité, etc.
Des munitions pour une grande bataille…
Sources :
1. lemonde.fr