La bataille qui oppose les filières assurance et réparation autour du remplacement de pare-brise continue de faire rage. ⚔️
➡️ En novembre, une enquête du Parisien mettait en circulation l’expression de « mafia des pare-brise ». Et dénonçait les pratiques de cadeaux, de surfacturation, voire de fraude en vogue chez les réparateurs. [1]
➡️ En réponse, la Fédération française de la carrosserie accusait, début décembre, les assureurs de vouloir jeter le discrédit sur les réparateurs non agréés, avec en filigrane le projet de leur imposer des barèmes de remboursement au rabais. [2]
Bref, rien ne semble près de s’arranger dans cette situation qui remonte à l’entrée en vigueur de la loi Hamon, votée en 2014. Principe de libre choix du réparateur et interventions pour lesquelles il n’y a pas d’évaluation des montants par un expert – le cocktail a ouvert la voie à une certaine « liberté de facturation ».🪄
Le texte proposé à l’Assemblée en 2023 – et qui visait à plafonner la valeur des gratifications à 5 % du total des réparations – est resté lettre morte. Peut-être que Florence Lustman, présidente de France Assureurs, connaîtra une meilleure fortune, elle qui suggère d’obliger les réparateurs à indiquer sur les factures la nature et la valeur des cadeaux consentis. [3]
En attendant, il y a un acteur qui s’efforce, dans ce contexte tendu, de se démarquer. L’enseigne OuiGlass s’est, depuis début mars, lancée dans une stratégie commerciale singulière. [4]
Soucieux, comme ils le formulent dans leur communiqué de presse, de servir l’intérêt des automobilistes comme celui des assureurs, ils ont décidé :
➡️ de mettre l’accent sur la réparation et de limiter ainsi le recours au remplacement ;
➡️ de proposer cette prestation à un prix hyper compétitif.
À 9 euros la réparation d’impact, OuiGlass, en effet, se positionne très, très en deçà de la concurrence. À titre d’exemple, on parle plutôt, chez France Pare-Brise, de 70 à 90 euros facturés et d’une demi-heure de travail. Faire aussi bien pour dix fois moins cher… 🤩 On peut se demander où est l’astuce.
À prendre le coût horaire moyen du secteur tertiaire marchand (40,7 euros – chiffres INSEE de 2022), cela ne laisse que 13 minutes pour intervenir. Et encore, en négligeant la ribambelle des coûts associés (résine, administration, locaux, publicité…).
Sauf à supposer un avantage technologique encore jalousement tenu secret, difficile donc de discerner la viabilité économique du système. Et de ne pas voir dans tout cela une démarche commerciale agressive, qui passe sous silence les leviers de rentabilité qu’il faudra bien finir par activer.
Dans un secteur aux pratiques déjà controversées, cette campagne pourrait bien, à vouloir à tout crin incarner le contrepied de certaines dérives, alimenter en définitive un même climat de défiance. 🤔
Sources :
4. am-today.com