Basé sur un principe de solidarité 🤝, le régime Cat Nat permet de financer les dommages causés par les catastrophes naturelles, au moyen d’une surprime collectée sur les contrats d’assurance. Sauf que le réchauffement climatique vient menacer l’équilibre du dispositif.
Ça bouge 📈
En effet, depuis 25 ans, le taux, fixé par l’État, était resté le même : 12 % pour les contrats habitation, 6 % pour les contrats auto. Mais le compte n’y est plus.
La multiplication des événements climatiques violents 🌀 a fait exploser, ces dernières années, les montants d’indemnisation. Ce qui a poussé Bercy à décider d’un relèvement des taux à partir de 2025, respectivement à 20 % et 9 % [1].
Que le début… 🤦
Un rééquilibrage d’autant plus urgent que la CRR (Caisse centrale de réassurance) table sur une progression de la sinistralité de 40 % d’ici 2050. L’augmentation de ses moyens (1,2 milliard d’euros supplémentaires chaque année) lui permettra de continuer à assumer son « rôle d’amortisseur de chocs » [2].
Car le réchauffement climatique 🤒 a déjà commencé à ébranler le secteur de l’assurance. Ainsi, aux États-Unis, la multiplication des cyclones et des incendies pousse les assureurs à relever fortement les primes, voire, dans certaines zones, à se retirer tout bonnement du marché [3]. Si bien que l’accès à l’assurance devient impossible pour une part grandissante de la population.
Point de rupture 🕳️
Mais pour revenir à la prime Cat Nat, on peut considérer qu’elle représente le « coût direct » du changement climatique : on paye pour réparer ce qui est détruit.
Jusqu’à quel point cela est-il possible ? Passer de 6 à 9 %, ça va encore. Mais quand l’équilibre du système exigera de passer à 50 % ? Il est clair qu’au-delà d’un certain seuil les automobilistes renonceront à s’assurer. Avec les problèmes sociétaux que cela implique.
Qui paye ? 👛
Cette hausse de la prime Cat Nat s’inscrit aussi dans une logique de décorrélation entre pollueurs et payeurs. À rebours, donc, du principe à l’origine de la taxe carbone. Le coût du changement climatique est pris en charge par tous (les assurés), plutôt que par ceux qui en sont directement responsables.
On se souvient des oppositions que la taxe carbone a pu soulever. Comment en particulier les Gilets jaunes y ont vu un facteur d’injustice sociale et un motif de mobilisation. ✊ Mais à bien y regarder, le changement climatique est là, et les sociétés vont, d’une façon ou d’une autre, devoir payer :
➡️ en amont, en taxant les énergies fossiles pour amener des changements dans les comportements et favoriser l’émergence d’alternatives ;
➡️ en s’accrochant au statu quo, ce qui veut dire financer, pour des montants de plus en plus colossaux, la réparation des dégâts à travers nos primes d’assurance.
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