À quand une date de péremption apposée sur les véhicules neufs ? 🗓️ La question prêterait à sourire si les motards chinois ne s’apprêtaient pas à faire les frais de telles mesures.
Pékin a en effet décidé cet été que les motos, passé 13 ans ou 120 000 km, avaient fait leur temps et partiraient direct pour la casse. [1] Le choix d’un critère aussi général interroge néanmoins.
Car si c’est la lutte contre la pollution qui est mise en avant, un durcissement des exigences en matière d’émissions aurait pu faire l’affaire. À moins que le gouvernement ne cherche également (d’abord ?) à stimuler les ventes…
Cela semble en tout cas assez étranger à nos mœurs, et nous aurions tôt fait de juger pareilles décisions inconcevables par chez nous. 🙈 Mais il est bon de rappeler que l’État, ici ou ailleurs, a à sa disposition différents moyens pour encadrer un marché.
Et peut notamment établir certains critères, auxquels votre bien devra satisfaire pour continuer à être « utilisable » et conserver sa valeur marchande. Les pouvoirs publics français ne s’en privent d'ailleurs pas :
➡️ Le contrôle technique répond à cette logique, qui prolonge ou suspend le droit de circuler des véhicules en fonction de leur sécurité et de leurs performances environnementales.
➡️ L’interdiction, depuis 2023, de signer un bail locatif pour les logements classés comme passoires énergétiques va dans le même sens.
Or on a bien l’impression que la lutte contre le réchauffement climatique tend à faire prévaloir le coercitif sur l’incitatif. 👉 Et donc, toute proportion gardée, l’approche chinoise. La création des ZFE ou l’interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs prévue pour 2035 en sont, à mon sens, d’autres illustrations.
Alors, c’est vrai, nos véhicules ont en Europe une importance culturelle et un statut patrimonial qui fait sans doute défaut aux motos chinoises. Et cela conduit à des aménagements :
➡️ autorisation des véhicules de collection à rouler dans les ZFE ;
➡️ CT largement assouplis pour ces mêmes véhicules ;
➡️ dérogations pour permettre aux marques d’exception (moins de 10 000 unités vendues par an) de continuer à produire des véhicules thermiques après 2035. [2]
Cependant, on peut, je crois, s’attendre à l’instauration d’un cadre de plus en plus contraignant qui poussera les véhicules thermiques vers la sortie. Dans un contexte où l’UE a entraîné les constructeurs sur la voie de l’électrification et où les VE peinent à se vendre, la coercition sera un levier dont il sera peut-être difficile de se priver. 🤔 Surtout s’il en va de la survie de l’industrie automobile européenne…
Sources :
2. largus.fr