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Assurances : le meilleur business model du monde ?

Mme et M. Tout-le-monde scrutent le monde des assurances : des accidents qui n’arrivent presque jamais et des mensualités qui reviennent… eh bien, tous les mois. 🤔 Ils en concluent que ce business model des assurances, fondé sur des primes collectées de façon récurrente et des indemnités versées bien plus rarement, est sacrément rentable. Mais la réalité est tout autre.


En déficit 💸

C’est vrai que, quand chaque conducteur, comme en 2022, débourse en moyenne 645 euros pour son assurance [1], cela fait au final une somme rondelette. 24,9 Mds [2], pour être exact.


Mais cet argent doit servir à couvrir deux choses : les indemnités liées aux sinistres et les frais de fonctionnement. Et à la fin, le compte n’y est pas ! 📉 L’an passé, la branche assurance auto a enregistré un ratio combiné de 100,4 %. Autrement dit, les dépenses ont, légèrement, excédé les recettes.


Pendant ce temps… 🏦

Est-ce à dire que l’assurance devient dans ce cas une activité à fonds perdu ? Absolument pas. Il suffit de considérer l’ensemble du puzzle.


En effet, l’argent collecté, on s’en doute, ne reste pas à dormir dans un coffre-fort. Les assureurs le mobilisent pour réaliser des investissements, et c’est là ce qui constitue l’essentiel de leur gagne-pain.


Ainsi, depuis 2000, la branche Property & Casualty 💥 des assureurs américains a dépensé en frais et en indemnités des montants qui excèdent en moyenne de 1 % le volume des primes collectées. Ils ont donc perdu de l’argent.


En 2022, leurs pertes ont même atteint les 25 Mds de dollars. Une somme amplement contrebalancée par les revenus tirés de leurs investissements, qui se montent, eux, à 71 Mds [3]. Soit un bénéfice final de 46 Mds.


Les mastodontes 🐘

Ajoutons que les intervalles qui s’écoulent entre la collecte des primes et leur éventuel reversement peuvent, selon les produits (assurances vie, etc.), se compter en décennies. Ce sont, à l’arrivée, des montants faramineux, qui font des compagnies d’assurance des poids lourds financiers de tout premier plan.


Fin 2022, l’encours de leurs placements était, pour la France, évalué à **2 427** Mds d’euros, soit 92 % du PIB national [4]. De l’argent qui contribue principalement au financement des entreprises. 👈


Vu sous cet angle 🙃

Pour résumer les choses un peu abruptement, on pourrait dire que le business model des assureurs vise à rassembler un maximum de primes, en proposant des tarifs les plus bas possibles, et quitte à perdre de l’argent. Tout en comptant sur leurs talents d’investisseurs pour in fine dégager de la rentabilité. On comprend donc mieux la proximité entre ce métier et celui de banquier.


Cependant, le placement reste une activité incertaine : la crise de 2008 est là pour nous le rappeler. 🤦 Après des rendements en déclin depuis les années 2000, eux-mêmes liés à la baisse structurelle des taux d’intérêt (jusqu’à des taux négatifs), le récent relèvement de ces derniers offre à nouveau aux assureurs des perspectives intéressantes…


Sources :

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