top of page

Après Tesla les constructeurs chinois s’intéressent aussi à l’assurance


Voiture rouge BYD sous un parapluie rouge avec des étoiles jaunes. Arrière-plan flou avec arbres. Atmosphère calme et pluvieuse.

Qu’arrive-t-il au secteur de l’assurance auto quand le marché de l’électrique explose ? L’exemple chinois peut à cet égard nous livrer quelques enseignements. 👩‍🏫 


Les NEV (« New Energy Vehicles », qui regroupe VE et hybrides) ont de fait atteint 41 % des ventes du pays l’an passé. [1] Une croissance soutenue, qui a permis au montant global des primes de NEV d’être multiplié par six au cours des cinq dernières années. [2]



Or ces mutations ébranlent fortement le monde de l’assurance, avec des ratios combinés de 10 à 20 points supérieurs à ceux des assurances pour véhicules thermiques. En dehors des coûts élevés de maintenance et de réparation, il y a à cela plusieurs raisons :


➡️ une clientèle plus jeune et moins expérimentée ;

➡️ des NEV sursollicités en tant que VTC ou au sein de plateformes d’autopartage ;

➡️ des batteries lithium-ion vulnérables aux épisodes d’inondation ;

➡️ l’encadrement des prix par les pouvoirs publics, qui pèse aussi sur la rentabilité.




Ce nouveau contexte a remodelé le secteur de deux façons.


Cela a, d’une part, accentué le phénomène de concentration. Trois géants (China Pacific Property Insurance, PICC et Ping An Insurance) ont consolidé leurs positions et se partagent désormais 70 % du marché. 🍰 Quand beaucoup de petits, faute de pouvoir vendre des polices à perte ou d’investir massivement, ont simplement été balayés.


On a, d’autre part, assisté à l’arrivée de plusieurs constructeurs sur le terrain de l’assurance, avec l’ambition de capitaliser sur les datas qu’ils collectent. Alors que les montagnes d’informations rassemblées depuis des décennies sur les véhicules thermiques sont, comme le déplore Yu Ze, PDG de PICC, largement inadaptées.



À la pointe de ce phénomène se trouve BYD. L’entreprise, loin de s’en tenir, comme ses concurrents, à des activités de courtage, est devenue en mai 2024, avec sa filiale BYD Insurance, une compagnie d’assurance à part entière. 💪 Et une compagnie rentable dès ses premiers mois d’existence. [3] Cela, malgré des tarifs dans certains cas deux fois moins chers que les assureurs traditionnels. [4]



Ne serait-ce pas là enfin la preuve que l’accès aux données permet de conférer aux constructeurs un avantage décisif ? C’est un peu tôt pour le dire. Car pour l’instant, BYD Insurance semble se heurter aux mêmes écueils que Tesla Insurance. 🤒 Reuters rapporte en effet que les sites chinois spécialisés voient affluer les doléances d’assurés confrontés aux errements du service client. [5]



Comme quoi un « pricing » hyper performant ne saurait pallier une gestion de sinistre défaillante. Comme quoi la fameuse remarque de Warren Buffet ne sera peut-être pas démentie de sitôt. Lui qui promettait aux constructeurs se lançant dans les assurances les mêmes chances de succès qu’aux assureurs qui se tourneraient vers la production d’automobiles… 🤷



Sources :

bottom of page