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Pourquoi conduire nous fait du bien.


Vue depuis une voiture montrant une route s'étendant vers des montagnes sous un ciel au soleil couchant.

Je vous parlais, la semaine passée, de la multiplication des dispositifs de sécurité embarqués et de la fin programmée de l’expérience de conduite telle que nous la connaissons. 🚗 Un plaisir d’être au volant, que nous ressentons chacun à des degrés divers.




Le philosophe-mécano (si, si !) Matthew B. Crawford, auteur de l’essai « Prendre la route », le saisit en des termes évocateurs : « Vos mains et vos pieds sont actifs, votre attention est requise par la route et le paysage, mais vous éprouvez une liberté de mouvement et de pensée qu’aucune expérience de passager ne peut vous procurer. » [1] ☺️




Ce sentiment de plénitude a sans doute aussi à voir avec les performances cognitives que la conduite implique. La nature n’avait pas prévu que nous pourrions diriger des véhicules se déplaçant dix fois plus vite que ne le peuvent nos jambes. 



Mais notre cerveau a de la ressource et mobilise simultanément ses différentes facultés :


➡️ la vision des objets, qui permet d’identifier ce qui se présente (piétons, vélos, etc.) ;


➡️ la vision spatiale, par laquelle nous localisons les autres usagers, évaluons leur vitesse et anticipons leurs positions dans les secondes à venir ;


➡️ le système attentionnel et le système auditif, constamment à l’affût d’éventuels signaux d’alerte ;


➡️ le système de prise de décision, qui se base sur toutes les fonctions que nous venons de voir ;


➡️ le système moteur qui reçoit du précédent les impulsions pour appuyer plus ou moins fort sur les pédales et tourner le volant. [2]




Mais le plus étonnant, c’est que ces tâches complexes nous laissent encore disponibles pour autre chose. 💭 Shelley Carson, chercheuse à Harvard, explique comment ­sur de longs trajets le cerveau d’un conducteur expérimenté peut suffisamment se détacher de la route pour entrer dans un état où les pensées vagabondent. [3] 



Elle souligne qu’il est difficile dans la vie quotidienne de susciter un tel état et que, par conséquent, l’automobile est un cadre très précieux pour la créativité et la pensée latérale.




D’autres travaux insistent aussi sur le renforcement de certaines capacités cognitives. 🧠 Une étude fameuse avait, en l’an 2000, montré que l’hippocampe, une partie du cerveau associée à la mémoire et à la spatialisation, était particulièrement développé chez les taximen londoniens.



Restait à établir si la pratique de ce métier en avait bien été la cause. On le sait aujourd’hui, le cerveau est plastique et le fait de conduire stimule l’apprentissage spatial. Or ce dernier est étroitement lié à un plus vaste ensemble de compétences regroupées sous l’acronyme STEM (pour « Science, Technology, Engineering and Mathematics »). [4]



La voiture qui nous rendrait meilleurs en maths… Conduire nous fait décidément du bien. 😉



Sources : 

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