Assureurs de VE : L'urgence à maîtriser les coûts
- Mathieu MILLET
- 18 juil.
- 2 min de lecture

Alors, non, les VE ne sont pas des barils de poudre toujours prêts à s’embraser 🔥 (c’est même tout le contraire [1]). Pour autant, ils impliquent bel et bien des surcoûts auxquels les assureurs doivent faire face.
Et d’abord, parce qu’ils connaissent un peu plus d’accidents que les autres. Dans une étude portant sur l’année 2024 [2], le SRA révèle que les VE sont impliqués dans 11,5 % des sinistres de collision. 💥 Cela, alors qu’ils ne comptent que pour 3,9 % du parc roulant.
En cause, comme l’explique Frédéric du Beaudiez, directeur du groupe IMA, le caractère plus « coupleux » de ces voitures, sujettes à des accélérations plus brutales… et plus dangereuses. [3]
On apprend, dans la même étude, que les réparations des VE coûtent 14,3 % plus cher que la moyenne. Les motifs ne manquent pas : gravité des dommages causés par leur poids, coût des pièces liées à la motorisation électrique (batterie, câbles, etc.), temps nécessaire à la mise en sécurité, etc.
A tout cela s’ajoute, compte tenu de la complexité du remorquage et du faible maillage des réparateurs habilités, la difficulté à réaliser un dépannage rapide.
Autant d’éléments qui appellent de la part des assureurs une stratégie de maîtrise des coûts.
Sur le front des batteries, bien sûr. Le « consensus Renault » (la batterie est présumée défectueuse si les airbags se sont déclenchés) est pour l’heure toujours en vigueur. 🚮
Mais ça bouge ! AssurOne Lab publiait il y a un an une étude qui présentait un protocole détaillé pour mesurer l’état de sécurité du très cher composant. Et plaidait pour l’instauration de normes européennes sur leur réparabilité. [4]
Au-delà, l’expansion d’un solide réseau de réparation apparaît comme essentiel. C’est ainsi que la Macif et IMA ont investi dans la start-up Revolte.
L’entreprise, au ton volontiers provocateur (« Pour des voitures électriques qui durent 100 ans. »), s’est spécialisée dans les systèmes électriques des VE. 👨🔧 Et peut se targuer de pratiquer des coûts de remplacement des pièces entre 20 et 90 % en dessous des tarifs du marché. [5]
Mais il convient encore de garantir aux réparateurs les meilleures conditions de travail. Et c’est pourquoi les représentants de la filière, tels la FNA auditionnée au Sénat dernièrement, réclament un meilleur encadrement de l’accès aux données des véhicules, aux pièces détachées et la mise en place d’un indice de réparabilité. [6]
En somme, il s’agit d’exercer un maximum de pression sur les constructeurs. Faute de quoi, les assureurs en seront réduits à la seule autre option pour équilibrer les coûts : le relèvement des primes. 📈
Une voie sur laquelle ils ont hélas déjà dû s’engager - l’assurance des VE a pris 20 % l’an passé… [7]
Sources :
2. sra.asso.fr
7. capital.fr


