top of page

Autolib, Velib, Zity ... ou les limites de la mutualisation


A person using a phone in front of a car

Quand ça veut pas…  Zity vient, en ce début d’année, de rallonger la liste des services d’autopartage qui ont jeté l’éponge dans la Capitale. 🤷 Une série d’échecs qui interroge.

Sur le papier 📜

On tient là pourtant un business model pour le moins intéressant. Quand les Français n’utilisent en moyenne leur voiture qu’une heure par jour [1] et où l’achat et l’entretien d’un véhicule pèsent lourd sur les budgets, la mutualisation s’impose comme une bonne idée.

Pourtant, Zity, comme plus tôt Autolib, Vélib ou, dernièrement, Cityscoot, n’a pas su s’imposer. La faute, surtout, à la détérioration des véhicules. 😈 Qui les rend de moins en moins attractifs, tandis que l’entretien et la réparation immobilisent les voitures et font exploser les frais. Jusqu’à ce que l’affaire ne soit plus viable…

Même pas peur ! 🤫

Un article, paru dans le « Journal on business research » [2], tente de mieux comprendre pourquoi les opérations de nettoyage et de maintenance représentent en moyenne 20 % des coûts des entreprises d’autopartage.

Les deux chercheurs, @Nadine Pieper et @David M. Woisetschläger, insistent sur l’absence de tout contact entre les clients et le personnel de l’entreprise. D’où, chez certains, un sentiment d’impunité.

De pire en pire 🤦

Un effet de contagion vient ensuite amplifier le problème : prendre le volant d’un véhicule déjà dégradé n'incite pas à en prendre soin. On voit le cercle vicieux pointer le bout de son nez.

Pour les auteurs, il s’agit là d’un cas particulier de la « tragédie des communs ». Il faudrait que les utilisateurs, pour obtenir un bénéfice collectif de long terme (disposer d’un service d’autopartage efficace et pérenne), consentent à faire un effort individuel à court terme (respecter le véhicule). ⚖️

Pari trop difficile, manifestement. Plus encore, semble-t-il, pour les Parisiens, puisque Zity maintient son activité dans d’autres villes européennes [3].

Un équilibre à trouver 🚗

La mobilité servicielle (« mobility as a service ») apparaît comme une lame de fond (un marché mondial de 533 milliards de dollars d’ici 2027 [4]). Et pourtant, l’autopartage continue, selon Julien Chamussy, directeur de Fluctuo (une start-up qui analyse les données issues des services de mobilité partagée), de faire face à plusieurs défis [5] :

➡️ des centres-villes tellement congestionnés que la circulation en voiture n’est, de toute façon, pas le moyen de circulation le plus adapté ;

➡️ le développement du télétravail, qui a diminué les besoins de déplacements en semaine

➡️ avec le « free floating », un parc de véhicules disséminés dans toute la ville et des coûts supplémentaires ;

➡️ une question de seuil (la qualité du service dépend de la taille de la flotte, ce qui réclame de gros investissements dès le début).

En attendant, cet échec de Zity démontre à quel point les individus peinent à se sentir responsables dans un système mutualisé. Surtout si les sanctions sont inexistantes. 👮‍♀️ Et au final, tout le monde est perdant. Il en va de même pour un système d’assurance, pour la sécurité sociale ou les finances publiques.

Sources :


bottom of page