Projet controversé pendant deux bonnes décennies, le contrôle technique des deux-roues deux-roues est devenu obligatoire en avril. 📝 À l’heure des premiers bilans, on scrute les chiffres déjà disponibles dans l’espoir qu’ils servent de juge de paix entre partisans et détracteurs.
Au terme des deux premiers mois, quelques tendances se sont dégagées :
1️⃣ Les motards confirment le soin qu’ils apportent à l’entretien de leurs deux-roues. Puisque les contre-visites concernent à peine 9 % des cas (chiffres Motovision), contre, par exemple, 20 % pour les voitures. [1]
2️⃣ Les résultats sont tout autres pour les cyclomoteurs, le taux de contre-visites grimpant à 17 %. Preuve que nous avons affaire à une population différente, plus jeune et moins consciente des enjeux de sécurité.
La Fédération française des motards en colère (FFMC) y voit la confirmation de l’inutilité dudit contrôle. 👎 Farouches opposants depuis l’origine, ils ne cessent de dénoncer la mainmise dans toute cette affaire des lobbies de la filière CT.
Et semblent bien décidés à poursuivre la fronde :
➡ organisation en juin dernier du « Tour de France des vaches à lait » ;
➡ dépôt d’un recours devant le Conseil d’État ;
➡ invitation, lancée à tous les motards, de boycotter tout bonnement le CT.
Un acte assez engagé puisque la FFMC dispense ses conseils pour désobéir dans les règles de l’art. [2] La Mutuelle des Motards, étroitement liée à la FFMC, s’implique aussi. 🤝 Elle continuera en effet à appliquer les garanties, quel que soit le statut du CT.
Faut-il leur donner raison ? La FFMC est certes fondée à relativiser ce chiffre de 9 %, qui correspond aux véhicules les plus anciens (avant 2017) et mêle parmi les motifs de contre-visite les questions de sécurité et les questions de pollution.
On pourra toutefois leur objecter que l’argument du boycott aura semblé d’autant plus séduisant aux propriétaires de motos ayant de fortes chances d’être recalées… 😇
Mais surtout, à partir de quel taux de détection de défaillances doit-on considérer le CT comme utile ? Que le système ne soit pas parfait, qu’il ait un coût forcément déplaisant pour les usagers, j’en conviens.
Mais ces vérifications constituent néanmoins un salutaire garde-fou pour écarter du parc roulant les véhicules les plus négligés. Sans compter que ce CT contribue aussi à assainir le marché de l’occasion.
Alors, beaucoup de bruit pour pas grand-chose ? Sur la base de ce premier bilan, je répondrais oui.
Plus profondément, on perçoit bien que ce sont deux perspectives philosophiques qui s’affrontent ici. 👩🏫 D’un côté, autour de la FFMC, les partisans d’une société plus libre, misant sur la responsabilité de chacun ; et de l’autre, un État, dans sa verticalité, qui œuvre pour le bien commun au travers de systèmes de contrôle. Bref, une vie démocratique classique…
Sources :
1. capital.fr
2. ffmc.asso.fr
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