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“Giga casting” : le prochain défi de l’assurance auto ?

L’automobile est, depuis l’origine, un fer de lance en termes de rationalisation des procédés industriels. Dernier en date, le « giga casting », qui ouvre de belles perspectives pour les constructeurs, mais donne déjà des sueurs froides 😨 aux compagnies d’assurance.


Quèsaco ? 👆

Cette technologie consiste à utiliser d’énormes machines de moulage afin d’obtenir de gros éléments d’un seul tenant. La comparaison avec les voitures miniatures (type Majorette) revient souvent. Dans les faits, au lieu de constituer votre châssis en assemblant des dizaines de pièces 🧩, vous avez à la sortie de votre presse géante un unique grand module.


C’est une fois de plus Tesla qui a senti le bon coup. Et qui s’est, dès 2020, porté acquéreur des machines conçues par les Italiens d’IDRA [1], d’abord pour servir à la production du châssis arrière et des rails de sécurité du Model Y.


La monnaie de la pièce 💰

Les gains sont colossaux. Pour rester sur le châssis, les coûts ont baissé de 40 %. Notamment en mettant au « chômage » les 600 robots affectés à l’assemblage jusque-là [2]. 🤖


Deuxième promesse, une réduction de la quantité de métal nécessaire à la fabrication, qui permet d’alléger les véhicules. Sacré enjeu, à l’heure où les prix des matières premières flambent et où le moindre kilo retranché ajoute à l’autonomie des VE.


Voilà pourquoi nombre d’autres constructeurs (General Motors, Toyota, Volvo, etc.) se bousculent pour leur emboîter le pas.


Irréparable… 🤦‍♂️

Mais pas sûr que tous les acteurs y trouvent également leur compte.


D’abord se pose la question de savoir si ces méga-pièces vont améliorer la sécurité. Or si Tesla vante leur capacité d’absorption des chocs 💥, d’autres experts mettent en avant des facteurs de fragilité : utilisation d’un seul alliage et contraintes dans l’épaisseur des parois [3].


Mais surtout, on peut craindre que la diffusion de ces « méga-pièces » ouvre la voie à des « méga-réparations ». Là où intervenir sur un petit élément suffit aujourd’hui, il faudra peut-être, demain, envisager de remplacer un module entier.


Avec plusieurs conséquences :

➡ une hausse du prix des pièces et dont la production complexe sera l’apanage des seuls constructeurs ;

➡ des temps, et donc des coûts d’intervention démultipliés ;

➡ le classement en VEI (véhicule économiquement irréparable) de voitures qui auparavant auraient pu continuer à rouler des années.


Une recherche de rentabilité qui conduit l’automobile sur le chemin du « tout jetable » 🚯, déjà emprunté jadis par les équipements électroménagers. Et qui risque de couter cher aux compagnies d’assurance … et par ricochet aux consommateurs.


Sources :

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