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Quand la voiture devient un média

Pendant longtemps, l’« in-car entertainment » a porté en français un nom tout simple. Ça s’appelait l’« autoradio ». 😉 Mais nous vivons une autre époque… où le divertissement à bord est devenu un enjeu de premier plan.



Un épisode pour la route ? 🧠


En 2004, Patrick Le Lay, alors PDG de TF1, déclarait froidement : « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible. » Une « ressource » qui, aujourd’hui, structure plus que jamais l’économie.


Car le développement de l’« in-car entertainment » (ICE) promet d’être une tendance lourde. On parle de revenus de l'ordre de 30 à 60 milliards de dollars d’ici 2030.



Point de rencontre 📍


Une mutation à la conjonction de quatre phénomènes :

1️⃣ le développement de la conduite autonome, qui va reverser des milliards d’heures vers l’économie de l’attention ;

2️⃣ la diffusion de nouvelles technologies embarquées (écrans à l’avant et à l’arrière, MirrorLink, accès Internet, etc.) ;

3️⃣ les nouveaux besoins d’Homo connecticus (en 2015, 70 % des Américains avouaient utiliser leur smartphone tout en tenant le volant…) ;

4️⃣ des constructeurs en recherche de diversification et qui font feu de tout bois.



Applications 👩‍💻


Et en la matière, les possibilités semblent infinies.


D’abord, en faisant du e-cockpit un espace de diffusion pour des contenus déjà présents sur d’autres supports. Permettre, par exemple, au passager de poursuivre sur l’écran à bord la lecture de la vidéo qu’il regardait l’instant d’avant dans son salon 📺.


Ensuite, en s’adaptant aux spécificités d’un trajet en voiture (géolocalisation, besoin d’informations sur l’environnement, etc.). C’est ainsi que Renault vient de lancer Karacal, une application qui vous présente l’histoire des lieux que vous traversez.



Enjeux techniques 👩‍🏫


Pour l’industrie automobile, l’ICE pose cependant plusieurs problèmes :

➡ la question de la qualité de la connexion, pour maintenir une lecture fluide même à pleine vitesse sur l’autoroute

➡ la question de la sécurité, pour ramener en temps voulu l’attention du conducteur vers la route.


En 2021, Tesla a par exemple été prié de mettre à jour l’application Passenger Play, afin qu’elle reste désactivée quand le véhicule est en mouvement. Jouer ou conduire… 😵



Prise d’otage ? 🔓


Mais surtout, l’ICE ouvre un nouveau front dans la bataille entre constructeurs et géants du digital. 🦾


Car l’heure approche peut-être où les fonctionnalités disponibles à bord seront un critère décisif dans l’achat d’une voiture. Apple avance déjà un chiffre édifiant : 79 % des Américains excluraient d’acquérir une auto qui ne serait pas équipée de CarPlay.


Dans ces conditions, les constructeurs se heurtent à un sacré dilemme. 🤷‍♂️ Ou bien offrir CarPlay et donc faire l'impasse sur ce lucratif tournant technologique. Ou bien engager des sommes folles à développer leurs propres applications… que les clients risquent de bouder.


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