De proche en proche, la nouvelle se répand : non, elles ne sont pas si rares, et puis d’ailleurs ce ne sont pas des « terres ». 🤦♂️ Mais une fois surmontées les ambiguïtés du vocabulaire, reste à saisir les enjeux qui entourent ces ressources primordiales.
Un chat un chat 😺
La langue évolue et les appellations perdurent. Ces 17 métaux ont en effet reçu leur nom à une époque, la fin du 18e siècle, où les chimistes désignaient par le mot « terre » certaines familles d’oxydes.
Quant à leur prétendue rareté, elle tient au fait qu’ils se rencontrent présents en faible quantité parmi d’autres minerais. 🔍 Mais à l’échelle de la croûte terrestre, leur concentration est loin d’être négligeable : trois fois celle du cuivre et 200 fois celle de l’or.
Des métaux clés 🔑
Ces terres ont chacune des propriétés et donc des applications industrielles spécifiques. Le néodyme, par exemple, est extrêmement performant dans la constitution des aimants des éoliennes et 70 % de la production mondiale y est destinée.
Pour le secteur automobile, les terres rares ont une triple utilité :
1️⃣ dans les pots catalytiques (des véhicules thermiques !)
2️⃣ dans les micro-moteurs des équipements électriques (rétroviseurs, sièges, etc.)
3️⃣ dans le moteur des véhicules électriques à aimant permanent
On retrouve ce type de moteur dans la BWM I3 ou encore la VW e-Golf. Mais d’autres « best-sellers » électriques (la RENAULT Zoé, certaines TESLA) ont des moteurs fabriqués sans aucune terre rare.
Une dépendance insurmontable ? 🙏
La mauvaise nouvelle pour l’industrie européenne, c’est que depuis longtemps déjà la Chine s’est taillé la part du lion (90 % du raffinage en 2022). La bonne nouvelle, c’est que, à la différence notamment des hydrocarbures, une sortie au moins partielle de cette dépendance est à terme envisageable. 🐱🏍
Il y a tout juste deux semaines, un gisement sans équivalent sur le continent a été localisé en Suède. Et des perspectives existent aussi sur des sites français, en Bretagne, en Guyane et en Polynésie.
Entre le marteau et l’enclume 🙄🔨
Cependant, l’extraction du premier kilo de lanthane ou de cérium n’est pas pour demain. Tandis que la Commission européenne est en passe de voter le Critical Raw Materials Act, qui facilitera l’exploitation des minerais stratégiques, de nombreux obstacles se dressent encore :
→ le coût du travail et la faiblesse des normes qui procurent à la Chine un fort avantage concurrentiel 💪
→ l’acceptabilité sociale face aux menaces qui pèsent sur l’environnement et la santé (pollutions chimiques pour le raffinage et déchets potentiellement radioactifs)
En somme, alors que la guerre pour l’accès aux ressources fait rage, tous les enjeux s’enchevêtrent. ⚔ Entre transition énergétique, souveraineté économique et sauvegarde des écosystèmes, les décisionnaires peuvent s’attendre à des arbitrages cornéliens.