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Industrie du VE : La Chine à l’épreuve de la surproduction

Alignement de voitures blanches et grises sous un ciel bleu avec des nuages. Paysage vert en arrière-plan. Atmosphère calme et organisée.


On était le 23 mai, et la direction de BYD s’apprêtait à frapper fort. 🔨 En accordant des rabais substantiels sur plusieurs de ses modèles (-34 % en moyenne), le leader mondial du VE marquait le coup d’envoi d’une guerre des prix qui continue à faire rage parmi les constructeurs chinois.



Pour des conséquences désastreuses.


➡️ Cette spirale déflationniste s’est propagée à tout le secteur et accroît le risque de faillite pour beaucoup des 129 marques nationales. [1]


➡️ Un domaine aussi stratégique et pointu que le VE est devenu moins rentable que le commerce de bubble tea… [2]


➡️ On rapporte que, dans cette lutte à mort, une entreprise comme NIO perd 11 500 $ sur chaque vente ! [3]



La Chine semblait pourtant avoir réussi son coup en relevant tous les défis technologiques et industriels pour sortir des véhicules aboutis et compétitifs, qui ont fait entrer le pays dans le club des grandes puissances automobiles. 🏆


Mais voilà, ce contexte très favorable s’est traduit par un véritable emballement. La Chine, en effet, se trouve en état de surproduction chronique depuis des années, sans être revenue sur ses politiques de subventions massives. Soutenir la croissance, l’emploi et la capacité de ses champions à conquérir l’international était à ce prix. [4]



Cette situation complexe appelle à mon sens plusieurs réflexions.


D’abord que l’interventionnisme, pratiqué à outrance, comporte toujours le risque d’un désajustement entre l’offre et la demande. Et là, il n'y a pas 36 possibilités  :


➡️ stimuler la demande en laissant, comme c’est déjà le cas, les prix dégringoler, jusqu’à peut-être atteindre un point où ce n’est juste plus tenable ;


➡️ tarir l’offre et restructurer le secteur à la faveur de faillites, mais avec un coût social énorme ;


➡️ continuer à perfuser le marché, mais jusqu’à quand…



Cette crise nous rappelle aussi que l’automobile n’est pas un produit comme les autres. Le « miracle chinois » a reposé sur un commerce extérieur hyper conquérant. Longtemps, les pays développés ont laissé affluer vêtements, machines, électronique, etc. 


Mais le relèvement des droits de douane chez beaucoup de partenaires démontre que, pour ce qui est de l’automobile, ce ne sera pas si facile.



Et c’est bien ce qui pourrait tendre les choses. Car la conjoncture économique chinoise est bien morose. 📉 [5] Et comme dans la bataille du VE, la défaite n’est pas concevable, la Chine se prépare sans doute à tout tenter pour ouvrir les marchés étrangers à ses voitures. 


Les États-Unis semblent de fait avoir inauguré un chapitre de l’histoire où la conflictualité économique est totalement assumée. 🪖 Dans ce monde, les Chinois possèdent avec leurs avoirs financiers ou leurs monopoles industriels de fantastiques moyens de pression. Et – espérons que cela ne s’envenime pas – la troisième armée de la planète…



Sources

3. id.  4. wsj.com

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