Tesla Insurance : suite et fin ?
- Mathieu MILLET
- il y a 3 jours
- 2 min de lecture

Et si l’heure du coup de grâce approchait pour Tesla Insurance ? 🥊 Un uppercut administré par exemple par le Département Californien de l’Assurance (CDI), décidé à sévir après une accumulation de plaintes qui reflètent la gestion de sinistre calamiteuse de l’entreprise :
➡️ non-respect des délais prévus par la loi pour le traitement des dossiers ;
➡️ non-versement des indemnisations ;
➡️ manquements dans la conduite des investigations ;
➡️ absence d’information auprès des assurés sur leur droit de saisir le CDI pour contester le refus d’indemnisation.
Tesla Insurance admet avoir échoué à étoffer ses équipes à mesure que son activité prenait de l’ampleur. Impuissance ou négligence ? 🤷 Ces trois dernières années, les pouvoirs publics n’ont cessé d’alerter sans que, manifestement, rien n’ait trop bougé… [1]
Or maintenant que la justice s’en mêle, Tesla Insurance risque très gros. Car au-delà du versement de dédommagements substantiels à chaque assuré lésé, c’est l’autorisation même d’exercer le métier d’assureur en Californie qui pourrait être révoquée. Et sachant que c’est l’État d’origine de la marque et celui dans lequel on trouve (et de loin !) le plus de Tesla, la nouvelle ferait un brin tache…
Mais revenons un peu aux racines de cette débâcle. 👀 Puisque Tesla semble avoir depuis longtemps failli à tenir ses promesses.
À commencer par celle de la sécurité. Tesla en effet aura fait la preuve que, en la matière, barder une voiture d’équipements technologiques ne suffit tout simplement pas. Une étude de LendingTree Insurance portant sur l’année 2024 a montré que les Tesla étaient, en proportion, impliquées dans plus d’accidents de la route qu’aucun autre constructeur. [2]
Or, ironiquement, ces accessoires de sécurité, à défaut de limiter la sinistralité, lestent la facture des réparations. Une seconde étude indiquait ainsi que l’intervention moyenne sur une Tesla coûtait 1 300 $ de plus que sur un véhicule essence. 💰 On ne s’étonnera pas de découvrir que la marque occupe les quatre premières places du classement des voitures grand public les plus chères à assurer. [3]
Pour certains, le lancement d’une branche assurance a pu apparaître comme un moyen d’éviter de s’attaquer au fond du problème : les enjeux de conception et d’efficacité de l’après-vente (la disponibilité des pièces de rechange semble un autre gros point faible). Le constructeur consentant alors à assumer une partie des pertes à travers un service d’assurance déficitaire.
En tout cas, dans sa com’, Tesla a laissé entendre que la data ferait la différence. 👩💻 Que le « Safety Score » actualisé en temps réel responsabiliserait tous les conducteurs et récompenserait les plus prudents. À vrai dire, on voit mal comment, même si elle avait vraiment marché, la technique de pricing la plus innovante aurait pu pallier les points noirs évoqués plus haut. Dans les faits, ce sera à la justice (de nouveau !) de dire si Tesla a délibérément généré des alertes fantômes pour abaisser le score des assurés et par ricochet relever leurs primes. [4]
Une suite de choix mal inspirés a donc conduit Tesla dans l'impasse. Le plus funeste étant sans doute d'avoir cru qu'on pouvait s'improviser gestionnaire de sinistre.🙄
Sources :
2. forbes.com
3. cnn.com


