
L’Europe, depuis un certain temps, martèle son objectif d’aller vers le tout électrique. 🪫 Un choix motivé par de très louables ambitions environnementales, mais aussi par la nécessité de réduire notre dépendance à l’égard des importations de pétrole. Or cette stratégie, qui ouvre une autoroute aux constructeurs chinois, comporte un risque pour l’industrie automobile européenne.
Des marques inconnues il y a quelques années sont en effet en train de s’imposer. D’après la Commission européenne, les VE chinois devraient en 2025 atteindre les 15 % de parts de marché 🍰, avec des prix inférieurs de 20 % en moyenne aux modèles « made in EU ». [1] Mais est-ce que pousser le curseur écologique encore un cran plus loin ne serait pas la solution ?
C’est ce que, à certains égards, le contenu de la Norme Euro 7 laisserait penser. Depuis 1992, l’UE n’a cessé de durcir les règles pour réduire les pollutions associées au secteur automobile. La dernière mouture, qui devrait entrer en application l’an prochain, présente une grande nouveauté. Les VE vont être concernés, ce qui n’avait jamais encore été le cas.
Concernés, d’une part, par le volet, partagé avec les véhicules thermiques, qui porte sur la réduction des émissions liées aux dispositifs de freinage et aux pneumatiques. 🛞 D’autre part (et surtout) par l’introduction de normes sur la durabilité des batteries des VE et hybrides. [2]
En matière de commerce international, l’outil normatif est une arme bien connue. On peut imaginer que ces exigences plus strictes pour accéder au marché européen contraindront les constructeurs chinois à accroître leurs investissements, renchérir leurs modèles et perdre en compétitivité.
Un surcoût qui sera, n’en doutons pas, partagé par les consommateurs. 🏋️♀️ Et qui, sous forme d’inflation, se répercutera par capillarité sur toute la filière (assurances, réparation, entretien…).
À combien s’élèvera-t-il ? Deux personnages éminents – et qui, a priori, ne partagent pas le même point de vue sur le sujet 😉 – avancent des chiffres assez divergents. Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, parle de 100 à 150 euros par véhicule. [4] Alors que le patron de Renault, Luca de Meo, estime que la note pourrait grimper jusqu’à 2 000 euros. [5]
Quoi qu’il en soit, l’UE semble bien décidée à intensifier sa lutte contre les VE chinois, et par des moyens plus directs. La semaine passée, Bruxelles annonçait l’introduction, dès juillet, de taxes à l’importation allant jusqu’à 38 %. [6] Et Pékin, aussitôt, de promettre des représailles.
La guerre du VE ne fait que commencer… ⚔️
Sources :
1. reuters.com
2. largus.fr
3. lemonde.fr
4. ec.europa.eu
5. bfmtv.com
6. euronews.com