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Recyclage automobile : la surenchère

Dès le début des années 2000, l’UE s’est emparée des questions de valorisation des VHU (véhicules hors d’usage) ♻. Mais les enjeux économiques et environnementaux actuels exigent d’aller plus loin.


La Commission européenne vient donc de présenter un règlement sur les véhicules en fin de vie visant à :

➡ modifier les règles de conception pour faciliter le recyclage des pièces ;

➡ obliger les fabricants à fournir aux démonteurs une documentation adaptée 📚 ; ➡ approfondir la logique de responsabilité élargie du producteur ;

➡ imposer certains taux de matériaux recyclés dans la fabrication des véhicules ;

➡ restreindre les conditions pour l’export de VO hors d’Europe. ❌



De l’or sous le capot 🧈


Assurer l’avenir de l’industrie automobile européenne contraint, c’est certain, à des choix politiques ambitieux. Notre principal gisement ne se trouve pas sous nos pieds, mais bien sur nos routes. 🚗 Il faut par conséquent tirer le meilleur parti possible des 6 millions d’autos qui, chaque année, achèvent leur carrière.


Les résultats attendus sont positifs à bien des égards :

➡ développement de la filière recyclage et créations massives d’emplois ;

➡ valorisation des 5,4 millions de tonnes de matériaux concernés (plastique, acier, aluminium, etc.) 🚯 ;

➡ récupération de 1 500 tonnes de terres rares à l’horizon 2040 ;

➡ réduction importante des émissions de CO2.



Le prix des normes 📈


Ces orientations, cependant, soulèvent plusieurs questions.

D’abord, celle de leur impact sur les coûts de production. Car chaque nouvelle réglementation (comme les normes anti-pollution Euro VI, VII…) a de lourdes implications industrielles. ⚖ Et qui menacent in fine de rendre les voitures moins concurrentielles.


Se pose ensuite — et c’est étroitement lié — la question de savoir si ce cadre va s’appliquer à tous les véhicules vendus dans l’UE ou seulement à ceux (c’est la direction que semble prendre le texte) qui y sont produits. On aboutirait alors à une forte distorsion avec les constructeurs non européens. Nos amis chinois n’en demandaient pas tant ! 🤦‍♂️



Instant critique 🤔


Enfin, ce règlement interroge sur la manière dont l’automobile agit à notre époque comme un point de cristallisation. Émissions polluantes, accidentalité, excès de vitesses, traçabilité, nuisances dans les villes et, maintenant, contraintes pour optimiser sa fin de vie : existe-t-il un autre objet technique qui soit soumis à pareilles pressions ? J’ai beau chercher… 👀


La situation ouvre, selon moi, deux postures philosophiques possibles :

1️⃣ soit de se plaindre que l’automobile reste le bouc émissaire du XXIe siècle, enfant honteux de notre société de consommation ;

2️⃣ soit, à l’inverse, de considérer que cette adversité est un moyen (douloureux mais efficace) de bâtir une filière d’excellence. 🏋️‍♀️ Une filière capable de répondre aux grandes problématiques de notre temps et donc d’inspirer le reste de l’industrie.



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