Bancassureurs : Pourquoi sont-ils si forts?
- Mathieu MILLET
- 5 sept.
- 2 min de lecture

L’assurance, c’est d’abord un métier de banquier… 🏦 Si l’on en croit du moins le classement établi en 2024 par L'Argus de l'assurance, qui plaçait parmi les cinq sociétés d’assurances aux plus gros chiffres d’affaires quatre bancassureurs. [1]
Mais quels atouts possèdent les banques pour se tailler au fil des années une part du gâteau assurantiel sans cesse plus copieuse ? Au moins deux, je dirais, et pas des moindres.
En premier lieu, la proximité. Historiquement, les gens ont toujours eu des contacts plus fréquents avec leur banquier qu’avec leur assureur. 🤝 Ce qui s’est aussi traduit par une implantation territoriale plus dense. Cette connaissance plus « intime » de la clientèle a alors ouvert des boulevards aux banquiers pour mettre en avant des produits d’assurance.
Aujourd’hui, la tendance, qui est plutôt à fermer des agences, ne remet pas en question cet ascendant des bancassureurs. Cette proximité en effet s’est seulement déplacée sur le terrain du digital.
Comme le souligne Nicolas DENIS, qui dirige Crédit Agricole Assurances, « chaque matin, les Français ont le réflexe d'ouvrir leur smartphone et de consulter la météo et leur compte bancaire ». Que ceux qui, par contre, ont téléchargé l’appli de leur assureur veuillent bien se signaler en commentaire. 😉
En second lieu, on observe des synergies évidentes. Car entre faire l’acquisition d’un nouveau client et pousser un produit d’assurance auprès d’une personne déjà titulaire d’un compte chez vous, l’investissement n’est pas le même.
Les bancassureurs peuvent non seulement capitaliser sur la confiance dont ils jouissent en tant que banquiers, mais peuvent pratiquer des tarifs très concurrentiels sur la partie assurance : la rentabilité se calcule au global. ⚖️
C’est tellement complémentaire que, d’après Philippe Perret, directeur de Société Générale Assurances le multi-équipement (banque et assurance) augmente en moyenne la fidélité des clients de deux à trois ans. [2]
Bref, depuis 1972 et le concept pionnier à l’échelle mondiale (si, si !) des Assurances du Crédit Mutuel, l’ascension des bancassureurs paraît irrésistible. Même sur le segment IARD, où ils arrivent maintenant à capter un bon quart du marché [3]. 🍰
Que reste-t-il à faire valoir du côté des assureurs traditionnels ? C’est tout simple, leur vrai cœur de métier – la gestion de sinistre. Car en assurance, gagner des clients est une chose, les conserver en est une autre.
Et faute de pouvoir mobiliser un réseau d’agents hyper compétents et d’apporter aux clients des réponses avec toute la fluidité requise, la sanction sera implacable. Alors que la concurrence se fait de plus en plus rude, difficile donc, hors d’une gestion de sinistre performante, d’envisager une croissance à long terme. 🤔
Sources :
2. id.


