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Freinage fantôme : la nouvelle psychose ?

Fantôme blanc flottant sur une route sombre et brumeuse, face à une voiture aux feux arrière rouges. Ambiance mystérieuse et inquiétante.

Iriez-vous confier le volant de votre voiture à un chauffeur sujet à des hallucinations ? 🫣 C’est le type de préoccupation qui commence à poindre autour des systèmes de freinage automatique d’urgence (aussi appelés « AEB »).


Car il arrive aux AEB de déclencher des freinages fantômes. On parle là de décélérations inattendues, provoquées par un dysfonctionnement des capteurs ou des algorithmes, qui fournissent une interprétation erronée de la situation. [1]



Le sujet s’est invité ces derniers jours dans la presse. 📰 En avril, une automobiliste de Montélimar, qui roulait sur l’autoroute, a été violemment percutée par l’arrière après que sa voiture a freiné sans raison apparente. 


L’appel à témoignage qu’elle a lancé par la suite a donné lieu à 350 signalements. [2] Preuve que le phénomène n’est pas si rare et qu’il rencontre un écho dans la population. Depuis le 6 août, une pétition déposée sur la plateforme de l’Assemblée nationale réclame entre autres la mise sur pied d’une enquête parlementaire. [3]



Mais ce ne sont pas là les premières alertes.

➡️ Des chercheurs israéliens avaient, en 2020, montré l’incapacité des dispositifs AEB à faire la différence entre un passant et une silhouette humaine projetée sur la chaussée. [3]


➡️ Une « class action » est en cours en Australie à l’encontre de Tesla. Les modèles équipés du système Tesla Vision auraient tendance à prendre des ombres ou des éléments d’infrastructure pour des obstacles. [4]



Au-delà d’éventuels problèmes de conception, Christophe Theuil, vice-président de la FFEA, insiste sur l’extrême finesse des réglages. 🔬 Radars et caméras devant être réglés au millimètre près, sous peine de commencer à divaguer. 


Les circonstances de conduite (intempéries, obscurité, soleil rasant, etc.) pourraient aussi être incriminées, de même que des défaillances liées au logiciel. [5]



Tout cela n’augure en tout cas rien de bon pour les assureurs. Car à l’épreuve des années et des kilomètres, les problèmes ne peuvent que se multiplier : usure des capteurs, éléments qui prennent du jeu, négligence dans les opérations d’entretien.


Nous risquons ainsi de faire face à un nombre croissant d’accidents pour lesquels la responsabilité sera très délicate à établir. Dans plusieurs exemples récents, la justice a rejeté l’argument du freinage fantôme, faute de preuve. 🤷 L’analyse des données embarquées, en effet, ne va généralement pas jusqu’à décortiquer en détail le comportement des systèmes d’aide à la conduite. Un vide juridique et technologique, en somme.


Plus profondément se pose la question du calcul bénéfice-risque de tels dispositifs de sécurité. Avec l’immense enjeu d’y intégrer le lot de dysfonctionnements, parfois très préjudiciables, qui finissent à la longue par se présenter…




Sources : 

2. rfi.fr

5. rfi.fr


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