C’était encore sans précédent en France. 💡 La MACIF, avec l’achat de MONDIAL PARE-BRISE, devient le premier assureur à mettre un pied dans le secteur de la réparation. Une décision qui ouvre peut-être la voie à des changements plus profonds.
Attention, bris de glace ! 💥
Les pare-brises coûtent de plus en plus cher à réparer. En raison, certes, d’évolutions technologiques, mais aussi d’un contexte commercial particulier.
Le secteur, en effet, est très concurrentiel. ⚔ Et les pratiques agressives (cadeaux incongrus, remboursement de la franchise) y sont monnaie courante et se répercutent sur les factures, qui varient souvent du simple au double.
Et ça passe ! Les assurés, n’ayant le plus souvent rien à débourser, vont au plus simple (… ou au plus alléchant). Quant aux assureurs, qui ont largement automatisé cette partie de leur activité, ils valident presque toujours ces prestations sans déclaration préalable. Résultat, les coûts se sont envolés : +42 % entre 2015 à 2021. 📈
Du jamais vu 👀
Partant de ce constat, la MACIF a résolu d’attaquer le problème à la racine et de se porter acquéreuse de MONDIAL PARE-BRISE. Avec 806 points de vente, le réseau se classe en troisième position des enseignes spécialisées. J.-P. Dogneton, DG de la MACIF, compte ainsi « contribuer à la régulation de ce marché ». 🙏
Le rachat par un assureur d’un réseau de réparation/remplacement est un phénomène nouveau et qui soulève un certain nombre de questions.
Conflits d’intérêts ? 🤔
En premier lieu, celle de la réaction des autres compagnies d’assurance. Vont-elles continuer à faire appel à ce prestataire, quitte à renforcer un concurrent ?
Ensuite, celle de savoir si de tels rachats peuvent, dans la pratique, rester compatibles avec le principe de libre choix du réparateur. Car, dans un tel cas de figure, les assureurs sont des deux côtés de la transaction et il est tentant pour eux de « pousser » leurs clients à privilégier leur service de réparation maison. 👈🚗
Reprendre la main 💪
Enfin, la MACIF ne prétend pas pour l’heure prendre le contrôle opérationnel de MONDIAL PARE-BRISE, et affirme surtout vouloir « lutter contre des situations de quasi-monopole ». En filigrane : faire émerger un acteur qui tire les prix vers le bas et améliore ultimement la rentabilité de la branche assurance auto.
Suivant cette logique, les assureurs pourraient sans doute à terme être amenés à investir de nombreux autres secteurs de la filière réparation. 👨🔧 Et aligner leurs barèmes de prise en charge sur les prix pratiqués par les prestataires dont ils seront devenus les propriétaires, donnant ainsi le ton à l’ensemble du marché.
Reste aussi que les deux entreprises sont mues, chacune, par un objectif de performance économique ; et l’on peut imaginer que, pour favoriser la sienne, la MACIF fera pression sur celle de MONDIAL PARE-BRISE… ce qui laisse augurer d’une gouvernance difficile. 🙄