Recycler les batteries des VE, on sait et on saura le faire de mieux en mieux. 🪫Dans l’immédiat, la constitution d’une telle filière risque de compliquer la vie des centres de traitement des véhicules hors d’usage ( V.H.U ).
La marche à suivre 👣
Court-circuit, chocs, exposition à la chaleur, excès ou défaut d’intensité : ces batteries, en effet, semblent prêtes à s’embraser à la moindre occasion. [1]
C'est pourquoi MOBILIANS a édité un guide pratique qui sert désormais de référence.
Sont prévus, étape par étape :
➡️ la mise hors tension et des contrôles minutieux avant enlèvement ;
➡️ au déchargement, des dispositions sur l’espacement entre les véhicules ;
➡️ la mise en quarantaine des voitures les plus à risque et une sécurisation renforcée (blocs de béton, caméra thermique, etc.) ;
➡️ la création d’une zone dédiée où effectuer la dépose des batteries ;
➡️ pour les batteries pouvant être réemployées, l’application de règles de stockage strictes (température ambiante, niveau de charge, etc.).
Hors de portée ? 🧗♂️
En bref, une mise aux normes synonyme de fortes contraintes en termes d’espace et d’investissements. 🏋️ Patrick Poincelet, qui préside la branche recyclage de Mobilians, estime que moins de la moitié des centres VHU pourront prétendre obtenir l’agrément. [2] Et à cela s’ajoutent d’autres facteurs qui risquent de jouer en leur défaveur.
Temps long ⏳
D’abord, le décalage entre ces exigences et ce que représente à l’heure actuelle la proportion de VE parmi les épaves : autour de 1 %. 🔎 Avec l’électrification du parc et le vieillissement des VE, cela changera d'ici quelques années, mais pour le moment, les acheteurs ne se précipitent pas.
Mauvaise affaire ⚖️
Ensuite et surtout, des interrogations sur la valorisation de ces batteries :
1️⃣ Les batteries proviennent généralement de véhicules ayant subi un choc (ce qui suffit le plus souvent aux constructeurs pour les déclarer HS) ou d'un véhicule en fin de vie (y compris pour sa batterie). Pas forcément, donc, destiné au réemploi.
2️⃣ Leur état se dégrade rapidement en cas de problème de stockage.
3️⃣ Les centres VHU devront assumer les risques, d’incendie par exemple, en cas de défaillance suite à la revente.
4️⃣ Le nouveau cadre établissant la responsabilité élargie du producteur (REP) pourrait, d’après Jean-philippe Hermine de l'Institut Mobilités en Transition, contribuer à une « organisation de la filière par les fabricants ». [3]🤦
Dans le même temps, avec les VE, les centres VHU se voient privés des nombreux éléments (moteur thermique, boîte de vitesses, etc.) dont ils savent depuis longtemps tirer profit. 🔧
Le risque existe donc que leur activité devienne celle de « démonteurs » et de « stockeurs » de batteries. Batteries qui seront revendues comme matière brute à des entreprises spécialisées. De quoi peut-être menacer leur business model…
Sources :
3. euractiv.fr
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