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Les GAFFES de la CAFE. Ou comment l'UE enrichit la concurrence.


Homme d'affaires sous pluie d'argent, logo Tesla.

Au départ, rien de spécial : une réglementation européenne, une parmi tant d’autres, qui vise, celle-ci, à réduire les émissions de CO2 liées aux gaz d’échappement. 🚗 Et qui, depuis 2007, contraint les constructeurs à commercialiser des véhicules de moins en moins polluants. Pourquoi pas…


L’application de la norme CAFE (pour « Corporate Average Fuel Economy ») aurait pu juste consister en ceci :


1️⃣ Ou bien la moyenne d’émission des voitures que vous vendez est en deçà de la limité fixée (81 g de CO2/km depuis le 1er janvier) [1] ;

2️⃣ Ou bien vous êtes recalé et vous vous exposez à une amende.

Mais c’était sans doute trop simple. Alors la Commission européenne a ouvert une troisième voie, le « pooling ».



Prenez une entreprise qui émet peu ou pas du tout (comme les marques 100 % électriques). Octroyez-lui le droit de créer un pool et d’inviter, moyennant finances, d’autres constructeurs qui polluent davantage à le rejoindre. Calculez enfin une nouvelle moyenne d’émissions qui prend en compte l’ensemble des véhicules du pool et, abracadabra, tout le monde est dans les clous ! 🪄

Une marque comme Tesla a déjà tiré d’immenses profits de ce dispositif, avec 9 milliards de dollars engrangés entre 2009 et 2024 grâce à la vente de crédits carbone auprès de Volkswagen ou GM. [2] 9 milliards tombés du ciel, sans rien faire de plus que son métier : produire des VE.



Avec le durcissement des normes cette année, la création de pools repart de plus belle… et creuse un peu plus la tombe de l’économie européenne :


1️⃣ En redirigeant, vers des acteurs privés extra-européens, des flux de capitaux qui devraient bien plutôt, sous forme de pénalités, remplir les caisses des institutions de l’UE ;

2️⃣ En poussant nos constructeurs à financer directement la croissance de leurs concurrents.

Aujourd’hui, Tesla, et bientôt, qui sait, des constructeurs chinois. À terme, en effet, BYD ou XPeng disposeront de crédits d’émissions excédentaires qu’ils pourront eux aussi mettre sur le marché.

Des deux objectifs que l’UE devrait tenir ensemble (limiter nos émissions ET réorienter notre industrie vers les mobilités électriques), seul le premier semble ainsi satisfait. 🤦‍♂️

Une fois de plus, cette situation illustre les effets pervers de politiques qui, pleines de bonnes intentions, finissent par être contre-productives. Trop compliquées, trop dogmatiques, trop pressées (le temps de l’industrie n’est pas celui de la politique) et, à certains égards, pas assez courageuses.


Je me suis déjà exprimé sur le sujet mais, selon moi, le meilleur moyen de réduire nos émissions est de prendre le problème à la racine. En taxant directement, graduellement et avec de la visibilité, les énergies fossiles. Et tout l’écosystème s’adaptera en conséquence. Nul besoin d’inventer de nouvelles lois et règlements… et en plus, les taxes resteront dans notre giron.


Mais voilà, de telles mesures, qui visent le consommateur, seraient très impopulaires. S’attaquer aux constructeurs, le risque politique est moindre. 😮‍💨



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