Traffic d’épaves – Un réseau international démantelé
- Mathieu MILLET
- 12 mai
- 2 min de lecture

Tout partait des États-Unis, où le groupe criminel rachetait en masse des épaves auprès des assureurs. 🚗 Celles-ci traversaient ensuite l’Atlantique par bateau, puis continuaient par voie terrestre jusqu’en Lituanie.
À ce stade, un crochet à l’atelier permettait aux véhicules d’être sommairement réparés, juste de quoi passer le contrôle technique. Avant que, quelques milliers de kilomètres plus loin, des concessionnaires allemands, eux aussi dans la combine, ne remettent les voitures sur le marché. [1]
Cette enquête hors norme, coordonnée par Europol, ciblait à l’origine les aspects financiers du trafic : fausses factures, fraude à la TVA… Elle révèle à l’arrivée la facilité avec laquelle on peut faire passer les épaves pour ce qu’elles ne sont pas. 🪄
Nous faisons face, en effet, à un triple problème :
➡️ Technique – même en durcissant et en uniformisant les procédures de contrôle technique, il restera toujours des maquillages impossibles à détecter.
➡️ Juridique – à côté des règles théoriques, il y a les petits arrangements… Selon les contrées, obtenir un certificat de complaisance ne pose guère de difficulté.
➡️ Administratif – la communication entre les systèmes des différents pays demeure insuffisante. Les voitures, en franchissant une frontière, laissent souvent leur passé derrière elles…
Il serait tentant d’attaquer le problème à la racine. ⛏️ C’est-à-dire d’établir la responsabilité juridique de l’assureur sur les épaves, jusqu’à leur destination finale.
Mais l’inconvénient serait double. La mesure, d’abord, entamerait la compétitivité des assurances (épaves moins valorisées et coûts juridiques supplémentaires), avec de possibles répercussions sur les primes. Un tel dispositif, ensuite, resterait inopérant s’il n’était pas adopté par l’ensemble des pays qui exportent leurs épaves.
Une autre solution consisterait à améliorer le partage des informations portant sur l’historique des véhicules (antécédents d’accidents, radiation, etc.). 👩💻 Mais, là encore, quelle est la faisabilité et à quelle échéance ?
Dans le cadre européen, nous n’en sommes qu’aux balbutiements, alors d’ici à ce que les Américains mutualisent leurs bases de données… Autant d’obstacles que peut-être certains acteurs privés (Autoviza, Autorigin…) sauront, dans une certaine mesure, mieux surmonter.
Dernière piste, un durcissement des conditions d’entrée pour les véhicules hors UE. Un peu sur le modèle de la réception à titre isolé, qui permet l’homologation des imports extra-européens. Mais, à nouveau, le coût économique serait important.
Nous nous trouvons donc encore face à des enjeux difficilement conciliables : liberté de circulation, simplification, harmonisation européenne et sécurité collective. 🤯 Une assez longue expérience nous enseigne que, en la matière, l’empilement de réglementations n’est pas forcément la voie la plus souhaitable…
Sources :